Les compagnies aériennes misent sur le déconfinement progressif – décidé pour le 11 mai – pour relancer le trafic aérien.
Le trafic aérien national connaît en effet une paralysie sans précédent depuis la mi-mars, avec une baisse d’activité de près de 50% à Roissy-CDG, au-delà de 90% dans plusieurs aéroports de province comme Marseille-Provence et la fermeture provisoire de Paris-Orly, effective depuis le 31 mars.
Sans surprise, ce sont les dessertes intérieures qui reprendront en premier. Air France, qui continue en ce moment d’assurer des rotations minimales entre Paris et Toulouse, Nice, Marseille, a fait savoir que ces lignes seront renforcées dès après le 11 mai. EasyJet devrait lui emboîter le pas pour le trafic hexagonal, tout comme Volotea, qui reprendra le 28 mai.
La France, c’est aussi l’Outre-mer. Si la réunionnaise Air Austral continue d’opérer quelques vols (subventionnés par le gouvernement) entre St-Denis et Mayotte ainsi qu’une rotation/semaine vers CDG, les autres poids lourds du secteur sont pour l’heure confrontés à la fermeture de leur base : Paris-Orly.
Pour autant, l’on tient depuis peu de premières annonces encourageantes, puisque la guadeloupéenne Air Caraïbes, sa filiale French Bee et Corsair prévoient une reprise des vols le 12 juin entre Paris et Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Martin, Cayenne et St-Denis. Les liaisons inter-îles pourraient même reprendre dès le 11 mai, selon Air Caraïbes.
Ça pour le volet franco-français, mais une vraie reprise du trafic aérien ne peut s’entendre autrement que par le rétablissement des liaisons internationales. Or à ce stade, nul ne sait quand elles pourront retrouver leur vigueur. Le volume du trafic international sera déterminé, en bonne partie, par les décisions politiques nationales, elles-mêmes basées sur des considérations sanitaires.
Les lignes intercontinentales ne sont donc vraisemblablement pas pour tout de suite, en témoignent les déclarations du président Macron sur son souhait de fermer l’espace Schengen au moins jusqu’en septembre.
Reste qu’à la reprise des vols intérieurs pourrait succéder la réouverture de lignes européennes. Rien n’est acté, mais les compagnies et autres acteurs du voyage font pression. Des signes encourageants existent bel et bien, puisqu’un vaste mouvement de déconfinement et de réouverture des frontières s’engage : il est déjà en cours en Norvège et au Danemark et débutera fin avril en Suisse et en Autriche, dans les premiers jours de mai au Portugal, en Allemagne, en Italie et en Belgique et enfin les 9 et 11 mai pour l’Espagne puis la France.
Certes, la circulation des personnes sera encore entravée et la peur de voyager à l’international bien présente chez les passagers. Car le traumatisme est réel. Mais il y a fort à parier que le désir de renouer avec « la vie d’avant » sera un accélérateur puissant de la demande. Quant à l’offre, elle est prête et n’attend qu’un signe des dirigeants pour reprendre son envol. De quoi espérer une remise en route, même partielle, dès l’été…
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