Le 27 juin marquait officiellement la réouverture des frontières tunisiennes. En réalité, la mise en place de fortes restrictions sanitaires, par les autorités tunisiennes, empêche l’essentiel des projets de voyage.
Au cours des 7 premiers jours de septembre, l’activité de l’aéroport de Tunis-Carthage a été divisée par 3 par rapport à la même période en 2019. Soit une moyenne de 29 départs/jour contre 84 départs/jour il y a un an.
En cause, l’obligation d’une quatorzaine à l’arrivée en Tunisie, élargie à la quasi-totalité des pays avec lesquels elle est directement connectée.
L’IATA, « super syndicat » des compagnies aériennes (dont TUNISAIR), n’a pas hésité à critiquer vertement les gouvernements ayant fermé leurs frontières ou imposé des mesures de quatorzaine. Comptant dans ses rangs près de 300 transporteurs et assurant 82% du trafic aérien mondial, l’Association internationale du transport aérien appelle les Etats à rétablir d’urgence la connectivité mondiale en harmonisant les protocoles sanitaires de voyages.
La Gazelle, pourtant contrôlée par le Gouvernement tunisien, ne s’est pas désolidarisée de ce message et pour cause : son effectif de passagers fond comme neige au soleil !
Au blocage de ses dessertes vers le Maroc et l’Algérie s’est ajoutée – coup de grâce – la paralysie quasi-totale de ses dessertes européennes. Parmi 28 pays desservis par le transporteur national, SEULE l’Italie est sur liste « verte » et donc exemptée de l’isolement de 14 jours.
Conséquence immédiate : chaque jour désormais apporte son lot de vols annulés et d’appareils volant aux ¾ vides. Rien d’étonnant quand on s‘intéresse aux portraits-types des passagers qui font tourner la machine de l’aérien en Tunisie :
- Le voyageur d’affaires se rendant à l’étranger pour 48h ? Il manquera de temps pour réaliser son test à destination et jugera impossible de s’isoler 14 jours en Tunisie à son retour. IL NE VOYAGERA PAS
- Le voyageur d’affaires se rendant en Tunisie pour 48h ? Confiné chez lui, il ne pourra se présenter à l’aéroport pour embarquer sur son vol retour. IL NE VOYAGERA PAS
- L’expatrié européen renoncera à ses vacances intermédiaires (octobre, fin d’année, février et printemps) dans son pays, par nécessité de rependre son poste en Tunisie à la date convenue avec son employeur. IL NE VOYAGERA PAS
- L’expatrié tunisien ne séjournera au pays qu’à la condition d’y rester au moins 3 semaines (l’été uniquement donc), sans quoi le coût humain de 14 jours d’isolement viderait sa venue de tout sens. IL NE VOYAGERA PAS
- L’étudiant tunisien expatrié : ses week-ends prolongés au pays lui sont interdits, comme tout séjour en Tunisie de moins de 7 jours (test de contrôle à J+5 après arrivée et résultat officiel du test à J+7, au mieux…). IL NE VOYAGERA PAS.
Au-delà de ces obstacles colossaux au voyage, le renchérissement de ce dernier est conséquent. Les tests PCR de contrôle (pour sortir du confinement) sont facturés dans les 220 DT (68€) en Tunisie et les tests PCR pré-voyage dans les 70€ (225 DT) en Europe. De quoi faire hésiter même les plus déterminés à voler.
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